Oraison Funèbre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Souffle glacé,

Ne plus bouger.

 

Bruits étouffés,

Ne plus chanter.

 

Mots susurrés,

Ne pas crier.

 

 

Sur mes pensées,

Tu assures ta victoire.

Douceur du tissu noir

Sur ma peau délaissée.

Porte verrouillée,

Mains plaquées,

Oublier tes appels

Ignorer le scalpel.

Oeuvre accomplie

Sur mes poignets meurtris.

 

Aux Bains, alors, me traîner.

Dans leurs bras capituler

Et braver le monde entier.

Rire, boire et…avaler…

Ces pilules acidulées

Foudroyant mon intégrité.

 

Cinquante kilos contre la porte.

Robe retroussée,

Jambes écartées.

Des doigts inconnus

Ignorent ma vertu.

Rire sans jouir.

Baiser et mourir.

Là, à cet endroit.

Ne plus m’obstiner.

Te laisser la place.

Enfin, derrière toi, me cacher...

T’observer charmer la foule,

Evincer d'un regard les poules.

Allumer les pauvres cons,

Se jouer de leurs illusions.

 

Rentrer. Tomber. Pleurer.

Te laisser partir à regret.

Effleurer tes seins,

Le froid sur mes reins.

Retrouver la réalité,

Celle d’être née,

De rien pouvoir y changer.

N’attendre que ton retour

Fébrile, en journée,

Pour exister.

 

Devant cette photo,

Admirer ta beauté,

Décréter que tu en as trop fait.

T’étrangler, te lacérer.

Creuser ta tombe un soir d’été.

Regretter parfois mon geste,

Te prier, Toi, mon égérie funeste,

Les jours, comme aujourd'hui

Où la force m'abandonne

Où l'espoir démissionne. 

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